Locomotive

Pièce collaborative

 

Le projet Locomotive réunit quatre artistes autour de pratiques chorégraphiques et sonores, fruits de leurs parcours croisés et solitaires, entre productions confidentielles et expositions scéniques. Ils élaborent ensemble un objet/expérience qui interroge autant l’entendre que le voir.


UNE POÉTIQUE GÉNÉRATRICE ET GÉNÉRATIVE
Comment se relier à un instrument aussi imposant qu’une batterie ?
Massive, sonore, colorée ; elle se démonte, se remonte, s’adapte. Elle est impressionnante.
Nous ne savons pas en jouer, nous n’apprendrons pas.
Nous voulons nager dans la phase de découverte, celle du dialogue attentif de la première rencontre. Proposer une action, et recevoir la réponse de l’objet : un son, un mouvement, un silence. Une retraite, une attaque, une adhésion, une résonance. Il s’ensuit un échange dont nous ne connaissons pas encore l’issue.
Le cadre est fixé, la possibilité de débordement préservée.
Nous voulons jouer, et avant tout déjouer.
Refaire connaissance avec nos propres corps, le rapport aux membranes, aux peaux tendues, aux parties tendres, aux parties dures, aigues, graves, détendues, aux infrabasses et ultrasons. Activer vis, pédales, leviers, usages. Avec attention, bienveillance, fureur ardente, stupeur béate, se faire marcher, se faire sonner, se faire entendre.
La locomotive est en marche.

 

Conception et interprétation : Béryl Breuil, Aline Landreau et Laurie Peschier-Pimont | Mise en espace sonore : Antoine Monzonis-Calvet

 

En marche.
Machine de déplacement, matrice motrice hypnotique, défricheuse des steppes et des déserts.
Elle donne à vibrer, elle donne à voyager.
Elle mange les paysages et recrache des visions sonores diffractées.

PRODUCTION SONORE / PRODUCTION VISUELLE
L’amplification tient ici un rôle majeur, car elle met en tension l’espace. Elle le rend littéralement palpable.
Il devient dès lors possible de se jouer des distances et des matières à franchir, à faire résonner, vibrer.
Proche, lointain, assourdi, démultiplié : notre espace de jeu se déploie pour laisser la place, en creux, aux images et aux situations. À un ensemble en marche.
Les partitions sonores, pour orienter toutes ces voix, s’écrivent à partir de l’énergie brute de l’action. Répétition et variations sont donc conviées sur un mode musical.
Cette mécanique instrumentale, constituée de peaux, de membranes et d‘articulations, enclenche sons, voix, mouvements.
Placer le son au centre, c’est une manière d’ouvrir la perception et l’imaginaire de l’auditeur/spectateur sur la danse voire sur une certaine image préexistante de la danse.

 

CORPS EN MARCHE / CORPS EN ROUTE
Locomotive en travail, c’est un ensemble d’activités et de pratiques performatives et la mise en place de situations de jeux, de production, et de partage.
Notre attention se porte sur ces pratiques qui nous réunissent : corporelles, sonores, chorégraphiques, musicales ou encore chorales, et nous les mettons en scène.

 

STRATES / TERRITOIRES
Au fil des différents temps de résidence, Locomotive a fait émerger un certain nombre de pratiques, dont un certain nombre se sont cristallisées en un objet-expérience conçu pour l’espace du théâtre.
Le projet a reçu dès son démarrage le soutien du CNDC d’Angers sous la direction Emmanuelle Huynh, et a été accueilli en résidence à l’automne 2010. Une première ouverture studio a eu lieu le 2 décembre 2010.
Le PAD (Pépinières Artistiques Daviers) / Cie Nathalie Béasse, a ensuite accueilli le projet en février et mars 2012, en soutenant activement le projet de résidence mis en place entre le CNDC et le CHU dans le cadre du vaste projet Service en mouvement. Une seconde ouverture publique a donc eu lieu le 8 mars 2012.
Afin de progresser dans la création du spectacle, le CNDC a mis à disposition son studio de création, l’équivalent de la salle du théâtre 400, au Quai, en décembre 2012. Une présentation publique ainsi qu’un échange avec le public ont eu lieu le 20 décembre 2012.

 

Nous avons privilégié une continuité artistique entre les espaces voisins et entre les personnes, mais également un continuum dans le temps. Cela reflète la complexité de la création artistique actuelle, faite de rebonds, et ces échanges sur le long cours sont les garants de l’évolution du projet.
L’interaction avec le contexte hospitalier en 2012 a donné corps à une certaine approche de notre travail d’artistes : d’un côté extraire des éléments de notre dispositif global, en rejoignant les espaces du service, et donc en dehors de l’espace habituel du studio de répétition; et de l’autre, inviter patients et soignants hors de l’espace restreint et régulé de l’hôpital, pour rejoindre un espace où d’autres règles de cohabitation mais aussi de regard, d’écoute, de posture sont activées. Un tel va-et-vient, fait d’entrées et de sorties, d’aller-retour entre le dedans et le dehors réel et imaginaire, a offert une occasion inédite de s’approprier la vision du monde que Locomotive porte. Cela a également approfondi et intensifié les rituels qui nous mettent ensemble.

 

Le projet a reçu le soutien du CNDC d’Angers - direction E.Huynh, du PAD - Cie N.Béasse à Angers, et de la DRAC et de l’ARS des Pays de la Loire via l’association Entr’art - Service culturel du CHU d’Angers.